Depuis quelques mois, je vois un grand nombre de gens parler de Windows 11. Entre des sites comme Clubic ou 01net qui testent les bêtas et des twittos qui envoient leurs retours sur l’OS, je n’avais qu’une envie : l’essayer moi-même. Mais je me suis confronté à un problème, celui d’une installation de Windows 10 non compatible.
BIOS, UEFI, démarrage sécurisé ?
Le premier problème auquel je me suis confronté, c’est celui de l’UEFI. Je n’aurais pas les termes exacts pour définir ce qu’est l’UEFI, mais il faut savoir que c’est une alternative à nos bons vieux BIOS. Sur certaines cartes mères, comme la mienne, il est possible de choisir entre l’utilisation du BIOS ou de l’UEFI. Windows 11 demande à être utilisé sur un ordinateur avec UEFI, pour des questions de démarrage sécurisé (oui, Microsoft mise beaucoup sur la sécurité avec W11). Vous vous en doutez, ça n’était pas le cas de mon PC.
J’ai donc d’abord cherché comment faire. Finalement, switcher en UEFI est très simple : rendez-vous dans le BIOS et hop, on appuie sur le bon bouton. Mais quand je faisais ça, mon SSD avec Windows 10 n’était plus reconnu. L’ordinateur ne trouvait aucun disque pour lancer un quelconque système d’exploitation. Après quelques recherches, j’ai compris : mon SSD n’était pas compatible, pas en l’état.
Convertir mon SSD en GPT
De vagues histoires de format MBR et de GPT sont arrivées sous mes yeux. Il s’agit là de types de partitions pour disques, mais seule la technologie GPT peut être utilisée pour lancer Windows 11 puisque sans GPT, pas d’UEFI. C’est donc pour ça que mon SSD n’était pas repéré comme bootable : il était en MBR.
Mais pour tout vous dire, je n’ai pas voulu le passer en GPT. Pour faire cela, il est à ma connaissance nécessaire de formater complètement le disque et par conséquent de perdre mon installation de Windows 10 et mes fichiers. Si ce n’est pas inenvisageable, c’est un risque que je ne voulais pas prendre. Windows 11 n’étant qu’en bêta, je ne voulais pas risquer de me retrouver sans OS exploitable.
La solution du deuxième disque
Fort heureusement, je dispose d’un deuxième SSD. Plus petit, connecté en SATA, il peut tout à fait faire l’affaire pour lancer Windows et même pour jouer. J’ai donc pris mon courage à deux mains et installé Windows 10 dessus. Mais pour être sûr de le passer en GPT, je me suis aventuré à le configurer via la console Windows, en lignes de commande.
J’ai donc d’abord créé un installateur Windows sur un disque dur externe. J’ai passé mon BIOS en UEFI, j’ai activé le démarrage sécurisé de Windows et j’ai booté mon ordinateur sur cet installateur. Une fois l’ordinateur allumé via le disque dur, j’ai lancé la console et tapé quelques commandes « diskpart ». D’une part pour nettoyer le disque, ensuite pour le convertir proprement en GPT sans logiciel obscur, puis pour créer une partition exploitable pour installer Windows en UEFI. Vous pouvez jeter un oeil aux commandes utilisées, mais je ne vous conseille pas de les copier en l’état ; les numéros de vos disques peuvent être différents :
diskpart
list disk
select disk 0
clean
convert gpt
Source : docs.microsoft.com
Une fois ceci fait, j’ai redémarré l’ordinateur puis lancé l’installation de Windows sur le disque que je venais de convertir. Je n’ai pas créé de partition via l’invite de commandes, j’ai laissé l’installateur faire ce travail à ma place, il savait mieux quoi faire que moi.
Passage de Windows 10 à Windows 11
Une fois Windows 10 installé, tout n’était pas encore prêt à l’emploi. Il me fallait d’abord, et c’est logique, faire toutes les mises à jour classiques de l’OS, au moins pour que ma carte graphique soit correctement installée et pouvoir profiter d’un affichage non étiré. Vient ensuite l’étape « Windows Insider » : pour l’heure, Windows 11 n’est disponible qu’en version bêta, il faut donc rejoindre ce programme permettant de tester les nouveautés du système d’exploitation.
Mais un problème s’est posé : la page Windows Insider était … complètement vide. Rien, pas un bouton, pas une phrase. C’est un problème connu et j’ai trouvé la solution en très peu de temps. Si cela vous arrive, voici la marche à suivre :
1. Ouvrez PowerShell en mode administrateur via le menu démarrer
2. Copiez et collez le code suivant :
$path = "HKLM:\SOFTWARE\Microsoft\Windows\CurrentVersion\Policies\DataCollection"
$value = "3"
New-ItemProperty -Path $path -Name AllowTelemetry -Value $value -Type Dword -Force
New-ItemProperty -Path $path -Name MaxTelemetryAllowed -Value $value -Type Dword -Force
Source : Winareo
3. Appuyez sur Entrée pour tout valider
4. Il peut être nécessaire de redémarrer l’ordinateur
5. Rendez-vous à nouveau sur la page Windows Insider : tout devrait être rentré dans l’ordre.
Il suffit donc de cliquer sur « Commencer », puis de suivre les instructions. Vous allez devoir vous connecter à un compte Microsoft existant ; je vous conseille d’ailleurs d’activer Windows avant de passer à W11. Soit avec une clé que vous avez sous la main, soit en migrant votre ancienne sur la nouvelle installation Windows.
Vient ensuite l’étape de l’attente, puisque Windows Update va télécharger les fichiers relatifs au passage à Windows 11. Une fois tout téléchargé et installé, c’est l’heure de redémarrer l’ordinateur. Et voilà, la toute nouvelle version de l’OS de Microsoft est installée.
Est-ce normal de devoir autant bidouiller ?
Le gros problème de cette installation de Windows 11, c’est que tout sera pareil pour un grand nombre de personnes même une fois l’OS sorti en version finale et publique. Tant que l’ordinateur n’est pas 100% prêt à l’accueillir, même pour une simple question d’UEFI ou BIOS, Windows 10 sera la seule solution possible. Il va sans dire que les prochains ordinateurs montés disponibles à la vente seront pensés pour W11 et rien ne sera à faire, mais des millions de personnes vont devoir s’aventurer à la bidouille pour éviter l’obsolescence. Et c’est sans compter deux des autres conditions à réunir pour installer Windows 11 :
- Processeur 1 gigahertz (GHz) ou plus, avec au moins 2 cœurs sur un processeur 64 bits compatible ou un système sur puce (SoC) – Si vous avez un Intel de 7e génération, oubliez tout de suite ;
- Module de plateforme sécurisée (TPM) version 2.0 – Si votre carte mère n’en est pas équipée, c’est foutu.
Nous pourrions penser que face à cette panique générale, Microsoft va faire volte face et permettre d’installer Windows 11 sur des machines plus anciennes ou pas forcément bien équipées. Mais j’en doute fortement, étant donné que la société a récemment réaffirmé vouloir se cantonner aux strictes conditions déjà établies.
Alors, ça change quoi Windows 11 ?
Un affichage en globalité plus moderne et plus joli
C’est évidemment la première chose qui saute aux yeux. L’interface de Windows a été revue pour cette version 11 et c’est particulièrement agréable. Menu démarrer, barre des tâches, fenêtre contextuelle, icônes et même écran de veille, tout ou presque a eu droit à des changements ; parfois très importants, parfois qui se jouent sur des détails.
En plus de l’affichage global, j’ai remarqué que beaucoup de petits effets de mouvement sont intégrés à Windows 11, que ce soit lors de l’ouverture d’une fenêtre ou en partageant l’écran entre plusieurs applications. Pas grand chose, mais ça contribue à la beauté de l’OS. Je trouve, et c’est sans nul doute voulu de la part de Microsoft, que le tout ressemble beaucoup à macOS et Chrome OS.
Mais il y a une chose que je n’arrive toujours pas à comprendre. Windows 11 étant une version majeure de l’OS, il m’est difficile d’accepter que Microsoft continue, pour certaines fenêtres, de garder un design datant d’au moins Windows 7. C’est par exemple le cas pour la gestion du pare-feu Windows, qui fait tâche comparé au reste de l’OS.
Dans un autre contexte, il serait également temps pour Microsoft de nous débarrasser de cette application Mail désuète au possible. Pour vous dire, je préfère passer par des clients web comme RoundCube (c’est dire) que d’utiliser le logiciel officiel de Windows 11 ; j’attends d’ailleurs avec une très grande impatience la sortie de Spark Mail sur l’OS de Microsoft.
La liste des principales nouveautés de Windows 11
- Un nouveau menu démarrer, positionné par défaut au centre
- Un design revu, plus clair et plus facile à prendre en main
- Une meilleure gestion du multi tâches (avoir plusieurs fenêtres sur le même écran sera plus simple)
- L’intégration de Microsoft Teams
- Un menu de widgets d’informations
- De meilleures performances sur les jeux-vidéo (DirectX12 Ultimate, Direct Storage, Auto HDR)
- Un nouveau Microsoft Store avec, plus tard, des applications Android
- De meilleures performances en général (Windows 11 est 2 à 8% plus rapide que Windows 10 selon les benchmarks)
Je ne peux pas encore savoir si cette nouvelle version de Windows est vraiment bonne. Pour mes premières heures d’utilisation, je n’ai pas eu de problème une fois l’installation terminée. Je n’utilise pas énormément de logiciels, mais j’espère que tous sont compatibles avec Windows 11, sans quoi je serais obligé de repasser sur W10. Mais étant donné que l’OS sort très bientôt, début octobre, je pense que nous sommes déjà sur une bêta particulièrement stable.
Joueur de 29 ans, fondateur du site Switch-Actu.fr, je suis passionné par le jeu-vidéo depuis The Legend of Zelda: Ocarina of Time. Je joue sur Nintendo Switch, Xbox One, PlayStation 5, parfois sur mon iPhone. Rédacteur freelance, j’ai également un certain affect pour le webdesign, à mon niveau.